La soirée de ce dimanche 16 mars a été marquée par l’accueil des supporters parisiens réservé à Adrien Rabiot à l’occasion du 109ème Classique opposant le Paris Saint-Germain à l’Olympique de Marseille. En tribune, un spectacle déplorable, avec des banderoles et des chants injurieux, racistes et discriminatoires à l’encontre du joueur, de sa mère et plus largement de l’ensemble du peuple marseillais.
Tant d’éléments qui ont poussé la Commission de discipline de la LFP à ouvrir un dossier et envisager des sanctions à l’encontre du Paris Saint-Germain et ses supporters.
Rappelons d’abord que l’article L333-2 du Code du sport impose un contrôle des spectateurs à l’entrée du stade, qui peut prendre la forme d’une inspection des sacs ou encore d’une palpation de sécurité.
Dès lors, les banderoles introduites dans l’enceinte du stade par des supporters parisiens auraient dû faire l’objet d’un contrôle, et le cas échéant, d’une rétention par les agents de sécurité. Si leur introduction relève a minima d’un laxisme, voire d’une faute de la part des agents de sécurité ayant permis à ces banderoles de se retrouver en tribune, il est permis de s’interroger également sur la responsabilité du club de la capitale.
En effet, le Règlement disciplinaire de la F.F.F. prévoit que le club recevant est tenu d’assurer, en qualité d’organisateur de la rencontre, la sécurité et le bon déroulement de cette dernière. Il est à ce titre responsable des faits commis par des spectateurs.
En cas de manquement, par le club recevant, à son obligation d’assurer la sécurité et le bon déroulement de la rencontre, l’organe disciplinaire, après avoir pris en compte les mesures effectivement mises en œuvre par le club pour prévenir les désordres et pour les faire cesser ainsi que toutes démarches entreprises par ce dernier par la suite, apprécie la gravité des fautes commises par le club et détermine les sanctions proportionnées à ces manquements qu’il convient de lui infliger.
Si le club de la capitale pourra mettre en avant sa campagne de sensibilisation menée en amont de la rencontre et les nombreux appels au calme du speaker du stade, cela ne devrait pour autant pas lui permettre d’échapper à une sanction.
L’audition des dirigeants par la Commission de Discipline devrait avoir lieu d’ici quelques jours afin d’évaluer leur responsabilité dans cette affaire.
Conformément au Règlement disciplinaire, le Paris Saint-Germain s’expose aux sanctions disciplinaires suivantes : une amende, un huis clos total ou partiel, voire un retrait de point(s), bien que cette sanction soit peu probable.
Quoi qu’il en soit, au regard du déferlement médiatique que cette affaire a provoqué, de la gravité des faits et de l’indignation collective du public et de l’ensemble des acteurs du football français, la Commission de Discipline souhaitera sans doute frapper fort, afin que de tels agissements, qui n’ont pas leur place dans nos stades, cessent une bonne fois pour toutes.
Les agissements à caractère injurieux, discriminatoire, homophobe et raciste ne doivent plus trouver place dans nos stades. Ils ne relèvent en rien du folklore dont certains se gargarisent. L’injure, la discrimination, l’homophobie et le racisme ne doivent et ne peuvent justifier des actes commis au nom de la rivalité sportive.
Le stade, considéré par certains comme le miroir de notre société, est témoin trop souvent d’agissements contraires à nos valeurs. Le respect, l’intégrité, l’ouverture d’esprit ou encore la responsabilité, tant de principes défendus par les institutions sportives, ne doivent plus être laissés par certains à l’entrée du stade.
Dans un championnat dont les audiences ne cessent de baisser et où, à l’inverse, la violence dans les stades ne cesse de croitre, il revient à la Commission de discipline de condamner fermement ces agissements.
Sont alors attendues de lourdes sanctions à l’encontre du Paris Saint-Germain, comme ce fût le cas, à l’époque, pour l’Olympique de Marseille dans l’affaire Valbuena.