La Fédération Française de Football a tranché, le FC Versailles, pour sa première qualification, ne jouera pas sa demi-finale de Coupe de France à domicile faute de stade homologué et d’organisation. Ainsi, les joueurs de Youssef Chibhi se déplaceront à l’extérieur pour jouer à l’Allianz Riviera contre l’OGC Nice le 1e mars 2022 à 21h. Pour rappel, l’article 6.2 alinéa 1e du Règlement de la Coupe de France (FFF) dispose que « le club premier tiré au sort est déclaré club recevant. Il revêt la qualité d’organisateur matériel de la rencontre. Toutefois, dans le cas où le club tiré le deuxième se situe hiérarchiquement deux divisions au moins au-dessous de celui de son adversaire, ce club devient club recevant ». Ainsi, c’était donc au FC Versailles, évoluant en National 2, de recevoir l’OGC Nice, club de Ligue 1.
La réalité fut toute autre puisque le FC Versailles connaît bien des difficultés à se voir attribuer son stade de prédilection. Pour jouer en Coupe de France, la FFF pose des règles strictes sur l’homologation du stade (pelouse, éclairage, capacité… - article 6.2 alinéa 3 dudit Règlement). Ainsi, le stade Montbauron, d’une capacité de 6 000 places, n’est pas homologué pour accueillir une demi-finale de Coupe de France et ne possède aucun éclairage du fait de sa proximité avec le Château de Versailles. En effet, selon le règlement des Bâtiments de France, aucune source de lumière ne doit être visible de la chambre du Roi dans un rayon de 5 km et le stade versaillais se trouve à une telle distance. Pour jouer cette demie-finale, le FC Versailles n’avait donc pas d’autres choix que de trouver rapidement un stade en Ile-de-France selon les dispositions de l’article 6.2 alinéa 6 dudit Règlement. Malheureusement, aucune solution n’a été trouvée…
Les dirigeants versaillais ont donc dû accepter de se déplacer à Nice car jouer à Tours ou au Mans, deux clubs ayant proposés leurs infrastructures, revient à jouer à l’extérieur pour un club amateur de National 2. Les règles sont posées et il est donc impossible d’y déroger mais pourquoi n’y a-t-il aucun effort de la part de instances françaises ? Il y avait énormément de possibilités mais aucune n’était suffisante. Il s’agit de la première qualification pour ce club de National 2 et pour la troisième fois, il doit se déplacer pour jouer.
La Coupe de France est une aubaine pour les clubs amateurs qui, à partir du 7e tour, touchent des dotations. Par exemple, le FC Versailles a déjà cumulé 587 500€ pour sa participation en demie-finale. Cet argent est une mine d’or pour les clubs amateurs dont le but est d’améliorer le football français et notre rayonnement national. Néanmoins, ces « petits » clubs sont désavantagés car ils payent les frais de déplacement et aucune aide n’est mise en place pour jouer à domicile quand l’infrastructure n’est pas homologuée. Pour rappel, l’entretien de la pelouse du Parc des Princes était prévu lors de la trêve internationale de novembre dernier mais la tenue de la rencontre France - Kazakhstan au Parc les a obligé à le repousser. N’était-il pas possible de repousser, encore une fois, pour laisser le FC Versailles jouer à « domicile » ? L’accès aux derniers tours de la Coupe de France semble limité pour les clubs amateurs à en croire la réglementation extrêmement rigide de la FFF sur la classification des stades. Malgré le fait qu’elle réponde à des impératifs de qualité pour la retransmission audiovisuelle, dont on sait aujourd’hui qu’elle est le nerf de la guerre, les clubs amateurs semblent être désavantagés pour jouer à domicile dans une infrastructure répondant à tous les critères de la FFF.
De plus, la FFF ne devrait-elle pas revoir la désignation du club recevant ? Le club d’une division inférieure ne pourrait-il pas décider du lieu de la rencontre (domicile ou extérieur) ? Si ce dernier souhaite jouer à domicile mais qu’il ne possède pas l’infrastructure adéquate, la FFF ne pourrait-elle pas « réquisitionner » le stade d’un club professionnel de la région ? Pour un joueur amateur, jouer de sa passion dans un stade accueillant une équipe évoluant en L1 ou L2 est un rêve, presque aussi beau que celui de jouer avec son public à domicile.