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Contrat

Un accord de 5 ans pour les premiers contrats professionnels

par
Adeline ESTEVES
le
4/7/22

Le jeudi 3 mars 2022, la LFP a annoncé que le Groupe de travail « Dialogue social & Outils de régulation », en présence des représentants des clubs et de l’UNFP, a trouvé un accord de 5 ans pour les premiers contrats professionnels, contre trois actuellement. Le nouveau dispositif, dont le but est de démocratiser le sport, sera le suivant :

  • 3 saisons maximum (+ 1 saison +1 saison, sous condition d’un temps de jeu réel) à 16 ou 17 ans
  • 5 saisons maximum à 18 ans
  • 4 saisons maximum à 19 ans

C’est un grand pas pour le football français car pendant des années, l’UNFP était réticente à ce rallongement de la durée des premiers contrats et voulait protéger les jeunes en évitant que les clubs ne les bloquent avec des contrats de longue durée sans disposer de temps de jeu nécessaire pour s’épanouir et progresser.

Cependant, comment réussir à verrouiller plus efficacement les contrats des jeunes joueurs prometteurs pour ne pas les perdre libres après leurs débuts réussis chez les professionnels ? Comment garder ces jeunes quand dans la plupart des pays européens, la durée du premier contrat professionnel peut atteindre 5 ans ?  

En effet, si la FIFA impose une durée maximale de trois ans pour les joueurs mineurs, l’article L211-5 du Code du sport impose cette durée à tous les premiers contrats professionnels sans distinction d’âge. Pour palier à cette inégalité, les clubs font donc signer un contrat professionnel à de jeunes à partir de 16 ans mais est-ce une bonne idée ? Pas forcément car à cet âge, tous les joueurs n'ont pas encore les atouts pour s'imposer dans un effectif professionnel. Néanmoins, les clubs veulent une protection sur l’investissement de leur formation et un contrat de trois ans est bien trop court pour des projets à long terme. Cependant, proposer des contrats professionnels à des jeunes sans les faire jouer, c’est donner raison à l’UNFP qui voulait contrôler cette pratique.

Cette réforme répond donc à une forte demande de la part des dirigeants du football français dont l’objectif est d’éviter que des jeunes joueurs prometteurs quittent leur club après trois ans, sans que ce dernier ne touche d’indemnité de transfert. Par exemple, en 2014 et 2020, Kinglsey Coman et Tanguy Nianzou Kouassi quittent le Paris Saint-Germain pour l’Italie et l’Allemagne afin de signer des premiers contrats professionnels plus avantageux.

Même si cet accord est rendu possible par la nouvelle loi sport, rien n’est encore validé car ce dispositif doit passer devant la Commission Paritaire Clubs/Joueurs.