Le 15 mars 2023, le Président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, a laissé entendre un assouplissement des règles de la multipropriété des clubs, face au possible rachat de Manchester United par le Qatar, déjà propriétaire du Paris Saint-Germain via la société QSI, ou par le groupe INEOS, actuel propriétaire de l’OGC Nice. Cette idée semble pourtant contraire à l’article 5 du Règlement de l’UEFA Champions League, qui pose un principe selon lequel deux clubs ayant le même propriétaire ne peuvent participer à une compétition interclubs (la Champions League, l’Europa League et l’Europa Conference League).
L’alinéa 5.01, dudit article, pose un sens très large sur le terme de « multipropriété », en parlant des clubs en général mais aussi des autres personnes morales ou physiques qui pourraient contrôler ou influencer, de près ou de loin, un ou plusieurs clubs prenant part aux compétition interclubs de l’UEFA. Cet article se veut donc très protecteur de la gestion des compétitions pour qu’aucune influence extérieure puisse naître.
L’alinéa 5.02 énonce qu'en cas de non-respect de cette règle, un seul des clubs concernés pourrait alors participer à une compétition interclubs de l’UEFA.
A la lecture des articles, le cas du City Football Group ne semble pas problématique car, même en possédant 11 clubs, seul Manchester City semble susceptible de se qualifier pour les compétitions européennes.
Cependant, il ne s’agit pas du cas de Red Bull, qui possède deux clubs (RB Leipzig et le RB Salzbourg) qui participent régulièrement aux des compétitions européennes. En juin 2017, l’organe de contrôle financier de l’UEFA a confirmé la participation des deux clubs en Champions League car « aucune personne physique ou morale n’avait plus une influence décisive sur plus d’un club participant à une compétition interclubs de l’UEFA ». Ainsi, le groupe Red Bull a abandonné toutes ses fonctions dirigeantes et n’est donc plus officiellement le propriétaire de Salzbourg. Les clubs ont donc pu se rencontrer à plusieurs reprises, comme le 29 novembre 2018, lors des phases de groupes de l’Europa League. Néanmoins, le groupe Red Bull a gardé un contrat de sponsoring et reste toujours très actif dans le club autrichien.
Pour revenir sur le cas de Manchester United, qui est venu réveillé cet article, la situation est plus complexe car le club anglais est régulièrement présent dans les meilleures compétitions européennes, tout comme le Paris Saint-Germain. L’UEFA est donc venu expliquer que cette multipropriété actuelle « peut constituer une menace matérielle pour l’intégrité des compétitions européennes de clubs, avec un risque croissant de voir deux clubs ayant le même propriétaire ou investisseur s’affronter sur le terrain ». Néanmoins, Aleksander Ceferin, à travers ses quelques mots, semble se tourner vers un avenir où les intérêts pourraient être plus importants que l’intégrité des compétitions.
Affaire à suivre…