Mercredi 31 janvier 2023, Benfica a officialisé la signature d'Enzo Fernandez à Chelsea contre 121 millions d'euros. L'Argentin devient le joueur le plus cher de l'histoire de la Premier League, en signant jusqu’en 2031, soit un contrat de 8 ans.

La FIFA prévoit que les contrats des footballeurs ne doivent pas excéder cinq ans, selon l’article 18 alinéa 2 du Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs de la FIFA (RSTJ), et la France calque cette règle internationale depuis 2001. Il n’est donc plus possible de présenter un contrat de douze ans, comme l’avait fait l’Olympique de Marseille avec Peter Luccin en 1998.

Néanmoins, cet article du RSTJ y précise également que « les contrats d’une durée différente ne sont autorisés que s’ils sont conformes au droit national en vigueur ». Ainsi, pour les autres pays membres de la FIFA, il est possible de déroger à cette règle, sur la durée des contrats professionnels. Et c’est notamment le cas en Espagne ou en Angleterre, où cette pratique est souvent utilisée. Par exemple :

• En 1998, Denilson a signé un contrat de dix saisons avec le Bétis ;
• En 2017, Saul Niguez a prolongé de neuf ans à l’Atlético Madrid ;
• En 2019, Inaki Williams a signé un contrat de neuf ans à l’Athlétic Bilbao ;
• En 2021, Eduardo Camavinga a signé un contrat de six ans avec le Real Madrid ;
• En 2022, Aurélien Tchouameni s’est engagé avec le Réal Madrid pour une durée de six ans ; Wesley Fofana a rejoint Chelsea pour sept ans ;
• En 2023, Benoît Badiashile a signé un contrat de sept ans avec Chelsea.

Et si le long terme était le futur du football ?

L’Espagne a même introduit une sorte de « CDI » pour certains footballeurs, comme Andrés Iniesta (FC Barcelone) ou Iker Casillas (Real Madrid - en 2008, le gardien espagnol avait renouvelé pour neuf ans, avant son passage au FC Porto). Même si les clubs ne perçoivent aucune indemnité de transfert, ce genre de contrat est d’aspect bien plus symbolique, une sorte de dernier remerciement pour un footballeur ayant marqué l’histoire du club.

En avril 2018, l'Observatoire du football CIES rendait public une étude sur la durée moyenne des contrats accordés par 98 clubs des 5 grands Championnats européens. Et le résultat n’est pas si anodin car la plupart des clubs tablent sur des contrats de trois ou quatre ans. En effet, il y a un réel inconvénient sur ces contrats de longue durée, tel que le risque d’une blessure ou d’avoir un joueur qui n’est plus compétitif. Mais dans tous les cas, il faudra l’indemniser, jusqu’à la fin de son contrat (cf : Mapou Yanga-Mbiwa à l’OL, qui a été payé 280 000€ brut mensuel alors qu’il évoluait avec la réserve en N2). Néanmoins, les clubs espagnols et anglais apprécient ces contrats car ils apportent un certain équilibre comptable.

A contrario, ces contrats sont des réelles protections financières et sportives pour les footballeurs.

Aujourd'hui, on constate que ce contrat de longue durée reste propre aux clubs les plus riches et que le CDD, dont la durée est inférieure à cinq ans, est le tronc du football actuel. Néanmoins, en mars 2022, tout un projet a vu le jour, avec la Ligue de football professionnel (LFP), quant à l'extension de la durée du premier contrat des joueurs majeurs (trois à cinq ans). Il est donc difficile d'imaginer que les clubs français n'aient pas l’envie de conserver leurs « pépites » pour quelques saisons en plus. Affaire à suivre…

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