Vous n’avez pas pu passer à côté de cette information : « en vertu de la loi en vigueur, les relations sexuelles hors mariage ainsi que les relations homosexuelles qui se dérouleraient lors de la Coupe du Monde au Qatar pourraient valoir une sanction de prison de 7 ans ». Pour nous occidentaux, cette décision, même non fondée, est choquante et ne respecte en rien nos droits et la vision de la FIFA.
Le droit au respect de la vie privée a été affirmé en 1948 par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies. En France, l'article 9 du Code civil consacre cette protection : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée". Ce principe d’ordre général, s’appliquant à tous, est donc protégé au niveau national, européen (article 8 de la CEDH) et international. Cette protection de la vie privée contre toute intervention arbitraire revêt plusieurs protections telles que le domicile, le secret professionnel et médical, le droit à l’image et surtout l’intimité (les relations amoureuses ou les préférences sexuelles d’une personne). Chacun est donc libre de mener sa vie tout en respectant les opinions des autres.
La FIFA est la fédération sportive internationale du football, du futsal et du beach soccer, qui a pour vocation de gérer et de développer le football dans le monde à travers différentes compétitions. Elle prône donc des valeurs d’égalité et d’équité tout en renforçant les liens sociaux entre les individus et entre les pays. La FIFA reconnaît son obligation de défendre la dignité et les droits de quiconque est affecté par ses activités. L’article 3 de ses Statuts explique que « la FIFA s’engage à respecter tous les droits de l’homme internationalement reconnus et mettra tout en œuvre pour promouvoir la protection de ces droits ». La FIFA est donc obligée de protéger la vie privée de chacun, principe universel et fondamental.
La FIFA est également, en principe, apolitique et laïque, c’est-à-dire qu’elle demeure neutre selon l’article 4 de ses Statuts.
De plus, le pays hôte ne doit pas imposer ses règles, il reste l’organisateur d’une compétition mondiale, dirigée par la FIFA. En d’autres termes, il est sélectionné pour ses stades, la logistique de ses transports et son accessibilité et non pour ses idées politiques ou culturelles.
On comprend donc rapidement que la FIFA ne pouvait être en total accord avec les possibles décisions soi-disant poussées par le Qatar car elle allait remettre en cause ses principes. Pour rappel, l’un de ses buts est d’améliorer constamment le football et de le diffuser dans le monde en tenant compte de son impact universel, éducatif, culturel et humanitaire (article 2 de ses Statuts).
Ce mercredi 22 juin 2022, la FIFA a assuré que les relations sexuelles hors mariage et homosexuelles seraient autorisées car les deux organisateurs « ont exprimé à plusieurs reprises leur engagement à garantir la sécurité et l’accueil chaleureux de tous les participants à la Coupe du Monde de la Fifa (et) la vie privée des personnes sera respectée ». Nous le savons, le Qatar, 22e organisateur, a des lois strictes quant à sa culture, mais il reste l’organisateur d’un événement mondial ouvert à tous.