Le 1er juillet prochain marquera une étape cruciale dans l'histoire du football français avec l'entrée en vigueur de la Ligue Féminine de Football Professionnel (LFFP). Annoncée lors d'une présentation le 29 avril dernier au Pavillon Dauphine à Paris, cette initiative vise à révolutionner la pratique du football féminin en France en prônant professionnalisme et visibilité. Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football (FFF), et Jean-Michel Aulas, vice-président délégué de la FFF et futur président de la LFFP, ont notamment détaillé les ambitions et objectifs poursuivis par cette nouvelle ligue.
Un an après le lancement du plan de développement du football féminin de haut niveau, la présentation de la LFFP a réuni plusieurs figures emblématiques du sport. Outre Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas, étaient présents Aline Riera, trésorière de la FFF, Marie-Christine Terroni, présidente de la section féminine du Paris FC, Hervé Renard, sélectionneur des Bleues, et Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Cette diversité de participants démontre, entre autres, l’ambition protée par le projet de consolider les valeurs d’inclusion et d’égalité au sein du football français.
« Le football professionnel doit être attractif pour les jeunes filles et femmes. C’est le sens de la démarche de la Fédération avec la nouvelle Ligue féminine professionnelle », a d’ailleurs déclaré Philippe Diallo.
La LFFP vise donc, non seulement à développer le football féminin en France mais aussi à positionner le pays comme un leader sur la scène européenne et internationale. En effet, la France entend rattraper son retard face aux autres nations européennes en structurant et professionnalisant ses compétitions féminines.
En ce sens, Jean-Michel Aulas, ancien président de l'Olympique Lyonnais, futur président de la LFFP et pionnier dans le développement du football féminin a par ailleurs précisé que ce projet a pour ambition de : « Dynamiser nos championnats professionnels, offrir une protection maximale à nos joueuses, proposer un spectacle sportif toujours meilleur aux spectateurs mais aussi un rôle modèle inspirant pour toutes les jeunes filles ».
Afin de mener à bien ce projet ambitieux, la LFFP entend poursuivre des objectifs liés au rayonnement, au leadership et au divertissement :
La création de la LFFP s'accompagne d'une nouvelle organisation et de nouvelles régulations. Par exemple, les noms des divisions changeront au 1er juillet 2024 : la D1 Arkema deviendra « l’Arkema Première Ligue » et la D2 se transformera en « Seconde Ligue ». De plus, lors de la saison 2026-2027, il est prévu que l’Arkema Première Ligue passe de 12 à 14 équipes, permettant à plus de clubs de participer à l’élite du football féminin.
Les conditions de travail des joueuses seront également améliorées. En D1, un minimum de 11 joueuses sous contrat à temps plein est déjà en place, tandis que la Seconde Ligue devra augmenter ce nombre, et ce, afin de garantir la professionnalisation de la ligue. Par ailleurs, de nouveaux outils de gestion de performance ou encore de santé seront mis à disposition des clubs. Enfin, des conditions de congés maladie, grossesse et maternité plus favorables seront également instaurées.
Le budget de la LFFP pour la saison 2024-2025 s’élève à 10 millions d’euros, en hausse de 33% par rapport à la saison précédente. Cette augmentation significative des ressources financières est essentielle pour soutenir la professionnalisation des clubs et des joueuses. Toutefois, la valorisation des clubs féminins français reste un défi majeur. Par exemple, les droits de diffusion, actuellement évalués à 1,5 million d’euros par saison, doivent être négociés à la hausse si la France souhaite égaler les performances des ligues anglaise, allemande ou encore espagnole.
De plus, la LFFP devra accompagner les clubs dans la modernisation de leurs infrastructures pour attirer davantage de spectateurs et offrir une meilleure expérience télévisuelle. Cela inclut l'amélioration des stades, le développement des outils de diffusion audiovisuelle ou encore la promotion des matches pour susciter l'engouement et l’intérêt des fans.
La création de la LFFP représente un pas décisif vers l'indépendance et la reconnaissance du football féminin en France. Inspirée par des modèles réussis comme la Super League anglaise, la LFFP vise notamment à établir un modèle économique solide. D’ici là, la solidarité entre toutes les composantes du football reste essentielle pour assurer une transition harmonieuse.
Manifestement, l'entrée en vigueur de la LFFP, le 1er juillet, marque un tournant historique pour le football féminin en France. Grâce à des mesures ambitieuses et une organisation rigoureuse, cette nouvelle ligue promet de dynamiser le football féminin, d’améliorer les conditions de travail des joueuses et d’offrir un spectacle de qualité aux spectateurs. La LFFP est une initiative porteuse d’espoir et de progrès pour le football mais surtout pour le sport féminin dans son ensemble.
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