Dans la nuit du 23 au 24 février 2022, la Russie a lancé son offensive contre l’Ukraine et laissant sous un état de choc le monde entier. Ce conflit a de lourdes conséquences sur le monde et le sport. Ce jeudi 24 février 2022, à 10h, l’UEFA a tenu une réunion d’urgence pour décider de délocaliser la finale de la Champions League. En effet, la rencontre devait se tenir le 28 mai à la Gazprom Arena de Saint-Pétersbourg, en Russie. Ce vendredi 25 février 2022, le comité exécutif de l’UEFA a décidé que le Stade de France accueillera cette finale.
L’article 24.08 du Règlement de l’UEFA Champions League dispose que « la date et le lieu de la finale sont choisis par le Comité exécutif » et que la finale « se dispute en une seule rencontre sur un terrain neutre choisi à l’avance » (article 19). Ainsi, chaque association nationale de football peut envoyer sa candidature pour recevoir la finale de la Champions League. L’UEFA se garde le droit d’organiser des visites dans les stades pour évaluer les infrastructures (sécurité, capacité, éclairage…) et la facilité d’accès (aéroports, gares…). Il s’agit donc d’un choix nécessitant de longues heures de réflexion et pris à l’avance. Tout événement, survenu après cette décision et mettant en danger la pratique du football, peut entraîner une délocalisation du lieu d’un match.
L’article 84 explique que « toutes les questions non prévues par le présent règlement, telles que les cas de force majeure, seront tranchées par le Comité d’urgence de l’UEFA ou, si cela n’est pas possible pour des raisons de temps, par le président de l’UEFA ou, en son absence, par le secrétaire général de l’UEFA. Ces décisions sont définitives ». Une guerre est un événement de force majeure et nous comprenons le choix de l’UEFA de délocaliser la finale de la Champions League. Ici, l’instance sportive européenne a pensé à la sécurité de tous les acteurs et de la pratique du football. Pour rappel, les footballeur sont des salariés et en France, par exemple, « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » (article L4121-1 du Code du travail).
L’article 7.02 du Règlement de l’UEFA Champions League dispose que « le club recevant (ou l’association organisatrice) est responsable de la sûreté et de la sécurité avant, pendant et après le match. Le club recevant (ou l’association organisatrice) peut être tenu pour responsable d’incidents de tout genre et faire l’objet de sanctions ». Quid des joueurs jouant dans le championnat ukrainien, leur sécurité peut-elle être un motif pour rompre leur contrat de travail ?Certes la délocalisation est actée mais un chantier va s’installer :
Néanmoins, cette décision est lourde de conséquences économiques pour l’ancienne ville hôte qui perd environ 70 millions d’euros de possibles recettes liées à une finale de Champions League. Du côté de l’UEFA, cette dernière a résilié son contrat avec Gazprom, géant russe de l’énergie, qui est évalué à 40 millions d’euros par saison. Voici un message fort posé par l'UEFA : peu importe l'importance du financement, l'intégrité sportive et l'image du football seront toujours plus importantes.
Depuis hier, le Comité exécutif de l’UEFA a également décidé d'exclure les clubs russes des compétitions de l’UEFA. Concrètement, cette décision concerne le Spartak Moscou avec la Ligue Europa, permettant donc au Leipzig d'accéder au quarts. La décisions concernant les clubs et les équipes nationales ukrainiennes, participant aux compétitions de l’UEFA, de jouer leurs matches à domicile sur des terrains neutres semble toujours d'actualité et concerne le match des Espoirs français en Ukraine le 29 mars 2022. Pour les barrages du Mondial 2022, la FIFA a pris une décision ferme et historique, exclure la Russie de cette compétition planétaire qu'elle avait accueillie il y a quatre ans.