Le club de Manchester City est dans la ligne de mire de la justice, avec pas moins de 115 chefs d'accusation émis par la Premier League. Entre 2009 et 2018, les "Citizens" auraient sciemment contourné les règles du fair-play financier, un mécanisme juridique complexe mis en place par l’UEFA pour encadrer les finances des clubs et garantir une concurrence loyale dans les compétitions européennes.
Le fair-play financier (https://fr.uefa.com/running-competitions/integrity/financial-sustainability/), institué en 2011, repose sur plusieurs principes fondamentaux, notamment la nécessité pour les clubs de ne pas dépenser plus qu'ils ne gagnent sur une période de trois ans, en respectant l’équilibre entre les recettes et les dépenses. Les clubs doivent fournir des informations financières précises, reflétant fidèlement leur situation économique, et éviter toute distorsion de la réalité comptable. Les infractions au FPF incluent la surévaluation des revenus, la sous-déclaration des coûts ou la non-transparence des contrats, des pratiques qui visent à contourner les plafonds de déficit imposés.
En vertu du Règlement des Licences de Clubs et du Fair-play financier de l’UEFA, les clubs participant aux compétitions européennes doivent démontrer leur capacité à équilibrer leurs finances sous peine de sanctions. Ces dernières peuvent aller d'une simple amende à l'exclusion des compétitions européennes, voire, dans les cas les plus graves, la suspension de la licence du club. Manchester City se voit reprocher d'avoir artificiellement gonflé ses revenus de sponsoring, notamment avec Etihad Airways, pour échapper à ces restrictions, une infraction majeure qui remet en cause l'intégrité économique du club.
Manchester City est accusé d’avoir dissimulé des investissements illicites en gonflant ses revenus de sponsoring, en particulier via son partenariat avec Etihad Airways, principal sponsor du club. Cette pratique vise à contourner les plafonds imposés par le FPF, qui limite la capacité des propriétaires à injecter des fonds directement dans le club. Le règlement du FPF, tel que stipulé dans l’article 62, impose que les revenus déclarés doivent provenir de sources indépendantes et non de subventions cachées par les propriétaires ou des entités proches du club.
De plus, la commission doit examiner des accusations de salaires non déclarés versés à l'ancien entraîneur Roberto Mancini et à certains joueurs clés, ce qui constituerait une autre violation grave du principe de transparence financière. Ces pratiques pourraient également enfreindre le Code des contrats de travail et de rémunération des joueurs, qui exige une divulgation complète des sommes versées aux joueurs sous contrat professionnel.
Si les infractions sont prouvées, les conséquences juridiques pour Manchester City pourraient être sans précédent. Conformément au règlement de la Premier League, la commission indépendante peut infliger une exclusion du championnat, un retrait de titres, ou imposer des sanctions financières très lourdes. Le club pourrait également être contraint de réaliser des actions correctrices, sous peine de voir ces sanctions prolongées ou renforcées.
Le cadre juridique de la Premier League est particulièrement strict en matière de régulation financière, et ce procès pourrait marquer un tournant dans l’application des règles économiques dans le football professionnel. Des précédents existent, comme l’affaire Everton, sanctionné par un retrait de points pour avoir dépassé les seuils financiers autorisés.
Le procès de Manchester City n'est pas qu'une affaire parmi d'autres. Il s'agit d'un véritable séisme judiciaire, avec des répercussions qui pourraient redéfinir les règles du football européen. Les 115 chefs d'accusation et les soupçons de fraude financière touchent au cœur du système du fair-play financier, un mécanisme censé garantir l'équité des compétitions.
Ce procès est bien plus qu'une simple confrontation entre Manchester City et la Premier League, c’est un signal d'alarme pour tous les grands clubs européens. Il pourrait redéfinir la manière dont les finances du football sont régulées, et bouleverser durablement l’équilibre des forces dans le sport. Le verdict, attendu pour 2025, pourrait tout simplement réécrire l'histoire du football moderne.