C’est hors des terrains que s’est tenu un autre match, ou plutôt un bras de fer entre Kylian Mbappé et la Fédération Française de Football, remporté pour le moment par l’attaquant français.L’absence de Mbappé aura fait grand bruit ce mardi 22 mars, lors de la traditionnelle séance photo organisée par les partenaires commerciaux de l’équipe de France à Clairefontaine.
L’international français ne s’y est tout simplement pas présenté en raison d’un conflit d’intérêt entre les valeurs qu’il souhaite porter et celles mises en avant par les annonceurs officiels de l’équipe nationale. À cet égard rappelons que chaque joueur, dès sa toute première sélection en équipe de France, signe avec la Fédération une convention de 26 pages, laquelle met à la charge des joueurs un certain nombre d’obligations. Obligations parmi lesquelles on compte notamment, l’obligation de répondre à la presse, de participer à des œuvres caritatives ou encore la cession de son droit à l’image collectif au profit de la FFF.
Chaque joueur perçoit ainsi de la fédération 22 000 euros par match pour l’usage de son image collective, que la plupart, si ce n’est tous, font don au monde associatif.Le droit à l’image collectif est ensuite concédé aux divers partenaires commerciaux, lesquels exploitent photos et clips vidéos faisant apparaitre au moins 5 cinq joueurs de l’effectif sur des contenus publicitaires. Sauf, lorsque l’on est champion du monde et que l’on s’appelle Kylian Mbappé il est alors possible de boycotter la séance de shooting. Le rapport de force est tel que les sanctions (allant de 10 000 à 50 000 euros d’amende) normalement prévues en cas de manquement à ces opérations marketing ne seront pas mises en œuvre a indiqué Noël Le Graët, Président de la FFF.
Par le passé un conflit de même nature avait mis en délicatesse un autre international français, Raphael Varane. Ce dernier représentant à titre personnel la marque Jaguar, tandis que son club le Réal Madrid était sous contrat avec Audi et l’équipe de France associée au constructeur Volskwagen.
Dans cette configuration le message eut été parfaitement inaudible.C’est pourquoi l’avocate du Bondynois a affirmé dans la presse sa volonté d’entrer en pourparlers avec la Fédération afin que cette convention, finalement imposée au collectif, puisse être révisée au fil des années en fonction de la ligne marketing adoptée par l’athlète. À cette faculté de renégociation périodique s’ajouterait l’inscription d’une clause de conscience. En actionnant cette clause, le sportif serait autorisé à se retirer d’une campagne publicitaire, compte tenu de ses convictions ou engagements pris par ailleurs.Toujours est-il que les contrats conclus entre la FFF et les marques représentent une manne financière conséquente et ruisselante jusqu’au football amateur.
Il ne faudrait tout de même pas que la boite de pandore ouverte par Mbappé incite d’autres joueurs à faire de même, provocant ainsi la frilosité des sponsors à s’engager avec la FFF au risque de voir leurs contrats non honorés.Au cours de votre formation, l’EAJF vous donnera toutes les clés afin de négocier habilement les contrats de droit à l’image de vos sportifs.