Suite aux propos polémiques de Pablo Longoria après la défaite de l’OM à Auxerre, la Ligue de football professionnel pourrait se saisir du dossier du président marseillais dès ce mercredi 26 février. Après avoir crié à la « corruption » et dénoncé un « championnat de m… », Longoria s’attire une sanction sévère, notamment après un avertissement du Conseil National de l’Éthique (CNE) en janvier. Ce dernier avait déjà mis en garde le dirigeant pour des propos similaires à l’occasion du match OM-Strasbourg.
Tel que prévu par le Règlement disciplinaire, pourrait être prononcée à l’encontre de Pablo Longoria une suspension allant jusqu’à 12 matches. Cette sanction pourrait même être aggravée compte tenu des circonstances spécifiques des faits.
Afin de déterminer au mieux la sanction encourue par le président de l’Olympique de Marseille, il nous semble utile d’établir un parallèle avec l’affaire Ibrahimovic.
En l’espèce, le 15 mars 2015, après une défaite du PSG, l'attaquant suédois avait prononcé des propos injurieux à l’égard de la France (« ce pays de m… ») et de l’arbitre de la rencontre. Conformément au Barème disciplinaire, il avait alors été suspendu pour 4 matches.
Cependant, après conciliation devant le CNOSF, la LFP avait accepté de réduire la sanction contre Ibrahimovic de 4 à 3 matches ferme. Avait été tenu compte, notamment, du « contexte sportif tendu » entourant les faits litigieux.
En outre, une série d’éléments pouvait apparaître, aux yeux des conciliateurs du CNOSF, comme des circonstances atténuantes. Les propos tenus par Zlatan Ibrahimovic n’avaient en effet pas été « prononcés directement à l’encontre d’un officiel, mais constituaient plus largement une critique de l’arbitrage ».
Les faits étant en tout point similaires, peut-on alors raisonnablement penser que la solution retenue par la Ligue sera la même ?
Répondre à cette question n’est pas chose aisée. Il semble que cela soit une question d’opportunité pour les instances compétentes, qui vont sans doute vouloir faire de Pablo Longoria un exemple, en prononçant une sanction lourde à son encontre, sans pour autant tenir compte du contexte ou du cadre dans lequel ses propos ont été tenus. En effet, si la LFP avait pu se montrer clémente à l’encontre de Zlatan Ibrahimovic, en l’espèce il s’agit d’un président de club, qui plus est d’un des plus grands clubs du championnat français.
Il y a fort à parier que la LFP considèrera que joueurs et présidents de club ne sont pas tout à fait soumis aux mêmes exigences, notamment en matière d’exemplarité…
Tel qu’annoncé par Jérôme Brisard, les arbitres du championnat de France devraient vraisemblablement porter plainte pour diffamation, ce lundi 24 février, auprès du procureur de leur région à l’encontre de Pablo Longoria.
La diffamation, en tant que délit, repose sur la réunion d’un élément matériel et d’un élément moral.
Plus précisément, pour pouvoir être caractérisé, le délit de diffamation nécessite la réunion des éléments suivants :
Conformément aux dispositions de la loi du 29 juillet 1881 et sous réserve qu’une telle infraction soit caractérisée par le juge, Pablo Longoria encourt une amende de 12.000 euros.