Frissons, partage et émotions ont été les mots d’ordre de l’équipe de France lors de ce Mondial 2022. Une fois encore, les Bleus ont fait vibrer une nation entière avec un collectif extraordinaire. Cependant, au lendemain de cette épopée, plusieurs joueurs de l’équipe de France ont été victimes d’un déferlement de haine et d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Après ce triste événement, beaucoup de personnalités publiques ont pris la parole pour signaler ces propos injurieux qui n'ont rien à faire sur un terrain de football. Hermann Ebongué, président de Sportitude et secrétaire général de SOS Racisme, a annoncé que les deux associations avaient déposées plainte le lundi 20 décembre après-midi. De son côté, la FFF dénonce le comportement raciste de certains internautes et médias en annonçant engager des mesures légales contre les « auteurs » de ces messages. La ministre des Sports a posté un message de soutien aux joueurs, ajoutant que « les commentaires racistes sur les réseaux sociaux n'ont pas leur place dans le football ni nulle part ailleurs ».
En réalité, le racisme dans le sport n'est pas un phénomène nouveau, mais ce dernier s'expose de plus en plus au grand jour. La première fois que la justice a condamné un joueur de football en France pour racisme, c’était le 2 juin 2009. Un footballeur amateur, Maxence Cavalcante, évoluant en deuxième division de Lagnieu, a traité son adversaire, Makam Traoré, de « sale nègre » et de « sale singe ». L'arbitre a arrêté le jeu et Maxence Cavalcante a écopé de six mois de prison avec sursis et de 1 500 euros d'amende pour injures racistes. On se rappelle également des insultes racistes sur l'international français Kylian Mbappé lors de l'Euro 2020, suite à son penalty raté face à la Suisse. L’attaquant des Bleus avait décidé de porter plainte, à la suite de laquelle plusieurs personnes avaient été entendues par la police.
Néanmoins, le travail de prévention ne règle pas tout, et des sanctions et mesures juridiques sont également nécessaires pour stopper ces propos. Des lois existent pour réprimander de tels propos et les sanctions doivent être médiatisées. Ainsi, l’article 225-2 du Code pénal dispose qu’est sanctionné d’une peine maximale de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, tout comportement à caractère raciste qui peut être constitutif d’une discrimination, laquelle est sanctionnée pénalement, si les critères de la discrimination sont remplis. L'article 204 des règlements généraux de la FFF prévoit aussi des sanctions concernant « tous propos injurieux, méprisants ou outrageants, tous propos à caractère diffamatoire, qu’ils soient insinués ou tenus ouvertement (…), et ce, sans préjudice des sanctions pénales qui pourraient être encourues ».
Dans un monde multiculturel comme le nôtre, ce sont nos différences qui font notre force. Peu importe notre origine, notre religion, notre taille, notre couleur de peau, notre orientation sexuelle ou notre genre, ces différences n'ont pas leur place dans le sport. L’équipe de France est à la couleur de notre pays, ses valeurs sont celles de notre patrie, et il semble injuste de pointer du doigt nos différences sans qu'aucune sanction ne soit appliquée. La FIFA ne s'est pas encore prononcée mais avec les différents événements*, elle doit poser des sanctions pour éviter de nouveaux comportements injurieux.
L’équipe de l’EAJF condamne fortement les commentaires et les propos racistes et haineux dont fait objet l’équipe de France masculine.
*(les insultes contre Vinicius, lors du match entre Valladolid et le Real Madrid, le 30/12/2022).